Décès - Bernard Jacq

 

“…Important progress in our present knowledge of interaction networks and of the interactome are essential to understand how gene functions and regulations are integrated at the level of an organism.”

 

Bernard Jacq (1950-2022)
Directeur de Recherches CNRS

 


A l’international, il fut celui qui en 1999, pensa et conceptualisa l’ensemble des interactions moléculaires et génétiques d’un organisme comme un réseau qui nous informerait sur le lien entre génotype et phénotype, donnant ainsi son nom à l’interactome et au champ thématique correspondant, l’interactomique.  

Au niveau européen, il organisa avec le Pr Roland Rosset, la 11ème Conférence Européenne de Recherche sur la Drosophile, qu’il avait envisagé sur un bateau entre Marseille et la Corse, et qui finalement eu lieu du 5 au 8 septembre 1989 à Marseille-Luminy. En ce temps-là, organiser un tel congrès était un véritable tour de force; pas de mail, pas d’internet, au mieux un téléphone et/ou un Fax, les invitations se faisant par courrier postal!

Nationalement, membre du Conseil d’Administration de Sauvons la Recherche !, il oeuvra notamment dans les années 2005-2010, pour la liberté d’une recherche en biologie fondamentale débarrassée de tout impératif économique et pour le maintien de la biologie au sein du CNRS.

Localement, il initia l’enseignement de la bioinformatique à l’Université de la Méditerranée, en créant en 2000, avec quelques collègues, le DEA de Bioinformatique, Biologie Structurale et Génomique. Cette formation qui se poursuit aujourd’hui, a produit des dizaines d’actuels Directeurs, Chargés, Ingénieurs de Recherches et Maître de Conférences, qui font la bioinformatique d’aujourd’hui et l’enseignent partout en France et ailleurs.

Il était pour nous d’un soutien efficace et généreux, un aiguillon permanent (!), un collègue pionnier, fantasque, précieux et humainement engagé.   


“… the total number of genes of an organism is less important than the complete repertoire of interactions potentially encoded by its genome (the interactome). Indeed, a small difference in the number of genes between two organisms could be sufficient to cause a large increase in the number of interactions (and hence a larger organizational complexity of the organism), provided that the ‘new’ genes code for proteins with a large potential. It is our belief that important progress in our present knowledge of interaction networks and of the interactome are essential to understand how gene functions and regulations are integrated at the level of an organism.”

Sanchez, Lachaize, Janody, Bellon, Röder, Euzenat, Rechenmann and Jacq (1999) Nucl. Acids Res. 27 :89-94.

 


Christine Brun, DR CNRS, TAGC Aix-Marseille Université – Inserm, Marseille
Laurence Röder, MCU AMU, TAGC Aix-Marseille Université – Inserm, Marseille
Laurent Fasano, DR CNRS, IBDM Aix-Marseille Université – CNRS, Marseille